
Libreville, 13 avril 2025 (CAPnews) – À l’issue d’un scrutin présidentiel anticipé organisé le samedi 12 avril 2025, le Gabon a officiellement entériné la victoire écrasante du président sortant, Brice Clotaire Oligui Nguema. Sous les projecteurs de la salle de conférence du ministère de l’Intérieur à Libreville, Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur, a dévoilé dimanche 13 avril les résultats provisoires, entouré des représentants de la Commission électorale nationale et de l’Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER). Une proclamation ritualisée, marquée par un formalisme strict, mais saluée pour sa transparence technique par les observateurs locaux.
Avec 575 222 voix, soit 90,35 % des suffrages exprimés, Brice Oligui Nguema, arrivé au pouvoir en 2023 par un coup d’État suivi d’une transition controversée, assoit définitivement sa légitimité par les urnes. Ce score sans précédent, qualifié de « plébiscite » par ses partisans, dépasse largement ceux des cinq autres candidats, dont les scores individuels n’ont pas dépassé 4 %. Une performance qui reflète, selon les analystes, une stratégie de consolidation du pouvoir, mêlant discours d’unité nationale et promesses de relance économique dans un pays riche en pétrole mais frappé par les inégalités.
Si la proclamation s’est déroulée dans une « relative sérénité », selon les termes du communiqué officiel, l’absence de réactions immédiates de l’opposition – affaiblie et fragmentée – interroge. Certaines ONG locales évoquent des « réserves » sur la participation, officiellement fixée à 68,7 %, et dénoncent des « pressions en amont du vote ». L’ACER, pour sa part, a reconnu des « irrégularités mineures » sans impact global sur le scrutin.
La communauté internationale, notamment l’Union africaine et la CEEAC, se montre prudente, appelant à « respecter les délais légaux de contestation ». Dans les rues de Libreville, l’ambiance est contrastée : entre supporters du régime célébrant une « ère de stabilité » et citoyens sceptiques, qui rappellent le besoin de contre-pouvoirs dans un pays où les élections sont historiquement tumultueuses.
Reste désormais à observer comment ce mandat, perçu comme un référendum sur la transition, façonnera l’avenir politique gabonais. Entre aspirations démocratiques et héritage autoritaire, le second acte d’Oligui Nguema s’annonce déterminant.