
Yaoundé, 26 mars 2025 (CAPnews) – Ce mercredi 26 mars, sous un ciel clément – comme si Dame Nature elle-même approuvait l’initiative, le camp de Gado Badzere (département du Lom-et-Djerem, région de l’Est) a vibré au rythme d’une cérémonie aussi émouvante que symbolique : la reprise des rapatriements volontaires des réfugiés centrafricains. Après plus d’une décennie d’hospitalité camerounaise, dix ans à savourer le ndolè et à maîtriser l’art subtil de l’attente administrative, 523 courageux ont choisi de tourner la page.
Parmi eux, 254 âmes issues de Gado Badzere et 269 autres du camp de Kentzou, tous unis par un même désir : retrouver Berbérati et Bouar, leurs terres natales. Les bus, alignés comme des carrosses modernes, attendaient patiemment leurs passagers, prêts à troquer les paysages camerounais contre les routes centrafricaines. On imagine aisément les valises remplies de souvenirs, de recettes culinaires volées, et peut-être… d’un peu trop de paperasserie administrative en souvenir.
L’exil, un long fleuve pas toujours tranquille
Ces réfugiés avaient fui l’activité turbulente de groupes rebelles – des voisins bien moins commodes qu’un colérique de quartier un dimanche matin. Le Cameroun, en bon samaritain, leur avait offert asile, leur épargnant ainsi les caprices d’une géopolitique régionale parfois fantasque. Mais aujourd’hui, la paix (ou du moins, une accalmie suffisante) leur tend les bras.
Reste à savoir si, après dix ans, leurs villes d’origine les reconnaîtront. Entre-temps, les rues ont peut-être changé de nom, les boutiques se sont modernisées, et les anciens voisins ont pris quelques cheveux blancs. Qu’importe ! L’essentiel est de revenir, volontairement et dignement, avec au cœur cette douce mélancolie des départs et l’espoir discret des retrouvailles.
Un retour, mais pas un adieu
Ainsi s’achève – ou plutôt recommence – l’histoire de ces 523 voyageurs. Le Cameroun leur sourit une dernière fois, tandis que la Centrafrique les accueille à bras ouverts (ou du moins, avec une curiosité bienveillante). Et qui sait ? Peut-être que dans quelques années, certains reviendront en visite, histoire de savourer à nouveau un bon plat de eru, en se remémorant cette époque où le Cameroun fut bien plus qu’un simple refuge : une deuxième maison.