
Le groupe "La Grande Ecole" au quartier Nkomo, à Yaoundé, 13 mai 2023 (CAPnews-Aïssatou Bamboné)
Yaoundé, 15 mai 2023 (CAPnews) – Ce rythme musical s’accompagne avec tout instrument ou objet susceptible de produire un son. Chanteur de Mbolé et percussionniste. Deux métiers en un. Il est 12h00, nous sommes au quartier Nkomo à Yaoundé. A la descente lycée, le son du Djembé raisonne, attirant l’attention des passants, certains s’arrêtent pour suivre le spectacle. Nous sommes dans un bar décoré à l’Africaine. Une clôture en bambou peint en noir, du tissu africain de part et d’autre et des tables en bois. A l’entrée, un groupe de dix jeunes joue du Djembé. Tel un chef d’orchestre, l’un d’eux est placé face aux autres et donne le ton. On l’appelle « Maitre Cosmos ». Il est l’un des maitres de « La Grande école », la première école de percussion Mbolé dont le groupe d’animation porte également le nom. Après avoir été apprenant dans deux écoles de musique où il a appris à jouer et à écrire la musique qu’il joue, il décide de transmettre ses connaissances à ses « frères » qui n’ont pas eu la chance de s’inscrire dans une école de musique. Deux à trois fois par semaine, ils se retrouvent pendant deux heures dans différents endroits, pour des répétitions en prélude à un spectacle.
Assis en cercle, ils tapent leur Djembé au rythme de différents styles musicaux du pays. Entre autres, le Bikutsi, le Makouné, le Benskin…, l’un d’eux accompagne le son avec la maraca, un instrument de percussion. Connu sous le nom de Joe Dalton officiel, il est l’un des meilleurs « maracassiste » dans l’univers du Mbolé « j’ai appris à jouer au maraca, il y’a dix ans avec Anguissa, un ainé. C’est lui qui a introduit la maraca dans le Mbolé. On était dans le même groupe, celui de Petit Malo appelé Mbolé Kwatta entre 2007 et 2008 » indique-t-il. C’est un groupe de dix jeunes hommes : Maitre Ecorchure, Manioc Codé, Blacky Blendé, Chacal le 13, Guyzol, Junior de Mombro, La Tépé, Ramatol, Marvis et Katy Codé. Leurs noms de scène sont systématiquement repris dans des mélodies sur lesquelles ils interviennent à l’instar de « La fille là » du Mboléyeur Watto de Souza, « Amour sans frontière » de la chanteuse de Bikutsi Lady Ponce, « Animation » des Mécaniciens du Mbolé, etc. Parmi eux, Kati Codé, étudiant en première année Marketing digital à l’institut Supérieur Siantou, un addict de la percussion. Pas une journée sans qu’il n’en joue « j’ai rencontré Maitre cosmos et il est devenu mon parrain. Au départ c’était un jeu. Lui jouait le Djembé et moi sur le mur ou sur les bancs. Après un moment il m’a dit qu’il était temps que j’ai mon propre instrument. Et comme je savais le monter, je l’ai eu et le véritable travail a commencé, jusqu’à présent on travaille encore ».
La Grande école existe depuis quatre ans déjà. C’est une idée de Buzz Manager pour valoriser les percussionnistes, les mettre sous les feux des projecteurs au même titre que les chanteurs de Mbolé. Il est à l’origine de la « Nuit de la percussion », un rendez-vous musical qui regroupe six rythmes et douze instruments dans un même spectacle.